Description :
Céramiques et peintures: Marc Piano, l’étoile montante de la céramique européenne, écrit des histoires avec des bouts de terre et donne vie à un étrange bestiaire. Son travail est multiple et s’oriente vers des animaux entre Minotaure et Taureau. A ses côtés, Jacques Massard (Barocco) présentera ses peintures. Les deux hommes seront présents pour échanger avec le public sur leur travail.
Description Longue :
Le lycée agricole de Cibeins fut créé en 1918 à l'initiative de la Ville de Lyon et de son maire, Edouard Herriot. Il se voulait l'image d'une ferme modèle, lieu d'instruction des compétences modernes dans tous les domaines de la production agricole (lait, viandes, cultures, arboriculture, maraîchage, viticulture). En vue de la création d'un tel établissement, par de nombreux achats et échanges de parcelles, la Ville avait acheté sur le territoire de la commune de Misérieux (Ain) le domaine de Cibeins où fut décidée l'implantation du lycée. Mais d'autres projets avaient également été pensés pour ce domaine, toujours liés à des préoccupations sociales. En 1916, il s'agissait d'y établir une colonie agricole pour jeunes détenus, orphelins ou abandonnés tuberculeux puis, en 1917, un hôpital franco-américain destiné à l'accueil de soldats étrangers malades (ce qui aurait permis de profiter d'une aide financière venue d'outre-Atlantique). Destiné à des enfants de citadins mais dont les familles étaient souvent issues de la campagne, l'établissement devait donner à ses pensionnaires le goût de la vie des champs afin qu'ils ne succombent pas à l'attraction croissante des villes où les problèmes de main-d’œuvre commençaient à se faire ressentir. A Cibeins, l'enseignement avait pour objectif de transmettre aux élèves les valeurs de discipline, d'expérience, de responsabilité, de vie collective et d'attachement au monde rural. Ce qui faisait à l'époque l'originalité et la nouveauté de Cibeins, c'était la modernité des techniques enseignées aux étudiants ainsi que le large éventail des formations qui leur étaient proposées. La création du lycée agricole s'inscrivait dans le projet général de la municipalité d'Edouard Herriot et, comme d'autres réalisations voulues par le maire - la Halle Tony-Garnier, l'hôpital de Grange blanche, le stade de Gerland devait faire de Lyon une des figures de la modernité. Au plan local, la création du lycée de Cibeins avait également pour ambition de constituer un exemple pour la population rurale, afin d'amener la population à prendre en compte les valeurs modernes. Du reste, ce caractère exemplaire voulu par ses promoteurs valut pendant des années à Cibeins de recevoir de nombreux visiteurs de marque venus découvrir cette réalisation unique en son genre. Le lycée agricole fut établi dans la Dombes, car cette région contribuait fortement à l'alimentation de Lyon depuis le développement du réseau ferroviaire. De plus, certaines familles bourgeoises lyonnaises connaissaient bien cette région où elles possédaient de nombreux domaines de chasse. La construction de l'école restait d'ailleurs liée à une préoccupation esthétique importante : il fallait donner une vision romantique du monde rural. A Cibeins, cette attente était respectée, l'école s'organisait autour d'un ancien château réaménagé, qui apportait la touche architecturale souhaitée. Aujourd'hui, le « lycée d'enseignement général et technologique agricole » (LEGTA) de Cibeins est toujours en activité et, sous la tutelle du ministère chargé de l'agriculture, continue à former des jeunes aux techniques agricoles dans un cadre d'exception.
