Description :
Avec Tiago Simas Freire, musicologue et architecte.
Description Longue :
Fondée sous le règne de Charlemagne dans les années 800 par Barnard, militaire de haut rang, l'Abbaye d'Ambronay est rattachée à la Règle de saint Benoît. Au XIe siècle l'Abbaye jouit d'une totale souveraineté par privilège papal, ne dépendant ainsi que de Rome. L'Abbaye rayonne et possède un territoire important comprenant 44 paroisses, 21 prieurés et 9 doyennés. Ses moines deviennent les administrateurs d'un fief de plus en plus riche et son territoire attire les convoitises des hauts dignitaires avoisinants. Placée au cœur des luttes frontalières entre le Dauphiné et la Savoie, l'Abbaye doit se défendre. Le « château » est alors édifié, un corps de logis flanqué de deux tours dans l'enceinte même de l'Abbaye. Afin de vivre plus sereinement, en 1282, l'abbé Jean de la Baume choisit de se mettre sous la protection du Comte de Savoie. Les moines pourront ainsi se consacrer uniquement à la prière dans la stricte observance de la Règle. Au fil du temps et avec l'arrivée des abbés commendataires, les moines prennent quelques libertés à partir du XVIe siècle. Ils délaisseront, par exemple, les principes de la vie en communauté en construisant leurs propres maisons attenantes à l'Abbaye avec chevaux et domestiques... En 1652, l'Abbaye d'Ambronay est rattachée à la Congrégation des Bénédictins de Saint-Maur. Renouant avec la vie monacale, les moines mauristes rénovent et transforment les bâtiments, réunissent des archives, construisent une bibliothèque. À la Révolution, la Constitution civile du Clergé décrète que les communautés religieuses n'ayant ni vocation d'éducation ni de charité sont déclarées comme étant inutiles. La communauté monacale est dispersée dès 1791, l'abbatiale jusqu'alors réservée aux moines devient l'église paroissiale. En 1806, l'église paroissiale Saint-Nicolas, qui était située directement sur le parvis de l'abbatiale, est détruite pour des raisons de sécurité publique. Au plus fort du mouvement révolutionnaire, l'abbatiale est transformée en Temple de la raison. Elle retrouvera sa fonction d'église paroissiale à la fin de la Révolution. Au XIXe siècle, les bâtiments de l'Abbaye trouvent de nouvelles affectations. Une partie devient prison pour une soixantaine de détenus contre-révolutionnaires jusqu'en 1798. Par la suite, les bâtiments conventuels sont vendus à différents propriétaires privés. Au fil du temps, ils connaissent de nouvelles affectations liées aux événements et aux personnalités : ils sont tour à tour des logements individuels, grange, hospice, école, bâtiments de garnison, logements sociaux, etc. En 1839, on y crée le bureau de bienfaisance de la commune, en 1921 s'y installe une fromagerie, en 1944, c'est un régiment des forces aériennes libres qui séjourne dans l'Aile Sud. En 1889, le classement de l'église amorce une politique de protection et de restauration du site. Dans les années 60, en même temps que s'épanouit un courant pour la conservation du patrimoine, naît le mouvement de la musique ancienne. En 1980, l'Association Art et Musique crée le Festival d'Ambronay autour de la diffusion puis de la production de concerts de musique ancienne et baroque. Aujourd'hui, implanté dans l'abbaye, le Centre culturel de rencontre d'Ambronay est à la convergence des enjeux patrimoniaux et de création artistique.
Conditions :
Entrée libre sur réservation au 04 74 38 74 04 (à partir du 03/09).